M. le Président, M. le Sénateur, Mmes et Mrs les Présidents d’associations patriotiques, mon Général, mes amis,
- « C’est avec beaucoup de plaisir qu’aujourd’hui la mairie de PLN vous accueille, ainsi que cette manifestation à l’initiative de laquelle, vous Messieurs Chenevez et Cirès, avez au travers d’une association départementale voulu créer ce mouvement qui a pour objectif et pour but d’informer, de maintenir et de transmettre le souvenir. C'est-à-dire cette tradition orale pour certains, la documentation pour d’autres, pour pouvoir expliquer aux générations d’aujourd’hui et transmettre aux générations futures ce que fut cet épisode de la première guerre mondiale. Le fait de pouvoir se mettre au niveau de la compréhension de la génération d’aujourd’hui constitue le premier de vos paris.
Aujourd’hui, au travers de tous les jeux vidéos, la notion-même du quota de vie humaine est totalement dépassé. On tue 3 ou 400 types avec un jeu vidéo sur 2-3 heures, on allume la TV et on entend en hors-d’œuvre que 220 personnes ont trouvé la mort dans un attentat suicide. Cela ne vous empêche pas de continuer à tremper le radis dans le sel. Il y a eu une vulgarisation des quotas de vies humaines.
C’est dans ce cheminement difficile qu’il faut pouvoir s’inscrire, en expliquant aux jeunes que, bien que les chiffres soient moins spectaculaires qu’il ne semble, cette période 14-18 fut une affreuse boucherie où l’individu n’était plus du tout respecté, et c’est au nom d’une idée de la France et de la nation qu’il allait vers la mort. Aujourd’hui, c’est le fanatisme religieux, hier on disait à des jeunes : Il y a 25-30 ans qu’il n’y a pas eu de guerre, voilà, tu appartiens à une génération de ceux qui vont y aller, et c’est ton tour ! ». Au front, en sortant des tranchées, il savait qu’un jour il n’y reviendrait pas. C’est dans cette forme de renoncement et de don de soi que les gens partaient à la guerre.
La guerre 14-18, c’est d’une part des décideurs qui opéraient par quotas, d’autre part la solitude dans laquelle se trouve l’individu qui, au nom d’un message national (on va sauver le pays, la France, il faut arrêter l’envahisseur) se dit « j’y vais, c’est mon tour ».
Ce sacrifice doit être transmis aux jeunes.
A l’époque, à La Nouvelle, il y avait 1850 habitants, et le tribut payé à la guerre a été de 52 morts. Au cimetière, il y a beaucoup de tombes abandonnées, autant de familles décimées car la génération s’est arrêtée avec le fils qui partait à la guerre.
Elu en 1995, on cite leurs noms aux commémorations, on publie non pas leurs faits d’armes mais l’endroit où ils sont morts, et la mairie a voulu que toutes les nouvelles voiries de la commune portent le nom d’un poilu ( 17 rues à ce jour ), et si l’extension urbanistique ne peut combler ceux qui restent, le maire trouvera des solutions pour les honorer quand même ( plaques commémoratives dans des rues importantes en 2016 ).
Afin de perdurer le souvenir de ceux tombés au champ d’honneur, des recherches sont faites auprès des familles pour concrétiser un projet de manifestation en 2018.
Le directeur de l’école de PLN visitera l’exposition du poilu avec ses élèves pour leur faire voir ce que fut l’atrocité de cette guerre par rapport à cette électronique qui nous éloigne de la réalité palpable ». ReportageWilliam Barbier